Le déni de grossesse
Si la nature veut que les neuf mois de gestation soient l’occasion pour la mère et son bébé de se connaître, de s’apprivoiser et de tisser des liens profonds, le déni de grossesse prive les deux parties de ce moment pourtant vital à l’un comme à l’autre.
Des reportages entiers ont été consacrés à ces mères qui n’ont su qu’elles étaient enceintes qu’au moment de l’accouchement de leur enfant.
Nombre d’études psychologiques et médicales ont décortiqué la question, mais il reste que le déni de grossesse n’est pas encore aujourd’hui reconnu, ni sur le plan juridique, ni sur le plan médical.
Est-ce une pathologie ? Un état second régi par un refus catégorique ?
Qu’est-ce que le déni de grossesse ?
Le déni de grossesse désigne l’incapacité pour une femme d’avoir conscience de sa grossesse. Cet état d’inconscience rejaillit inexorablement sur le déroulement de la grossesse, jusqu’à empêcher toute manifestation physiologique.
Ainsi, les menstruations sont toujours régulières, il n’y pas de nausées ni autres malaises et, aussi incroyable que cela puisse paraître, le ventre de la future maman reste plat, si bien que même l’entourage ne peut déceler ni soupçonner la grossesse. Les mouvements du fœtus restent également imperceptibles pour la mère.
Les différentes études qui se sont penchées sur ce phénomène expliquent que le fœtus peut se développer dans une position debout, longeant la colonne vertébrale, ou encore, dans la partie supérieure de l’utérus.
On parle de déni de grossesse partiel lorsque l’état est découvert à un stade déjà avancé (environ au 5ème ou au 6ème mois de grossesse). Il est dit « total » lorsque la grossesse est décelée bien plus tard, très peu de temps avant, voire pendant l’accouchement.
De grands risques pour la mère et l’enfant
Au-delà du mystère qui entoure l’absence totale des signes de la grossesse (aménorrhées, nausées, ventre rebondi), le déni de grossesse est un état qui témoigne du profond mal-être d’une femme dont le corps et l’esprit ne conçoivent pas d’être enceinte. Inconsciente de son état, il est possible que la mère vienne à accoucher seule, sans aucune assistance médicale.
Bien que pour certaines mamans l’histoire se termine plutôt bien, avec à la clé un bébé surprise et une anecdote peu commune à partager, quelques unes d’entres elles sont en proie à un état de choc et de panique, qui les pousse parfois à abandonner leurs progénitures, ou encore à commettre l’irréparable.
Par ailleurs, la mère fera par la suite l’objet d’un suivi obstétrique et psychologique particulièrement renforcé, en vue de prévenir tout risque de « récidive ».
Aucun facteur socio-économique
Selon les études menées, aucun facteur d’ordre social ou économique ne permet de déterminer la prédisposition d’une femme au déni de grossesse. En effet, le déni de grossesse se manifeste indépendamment des conditions de vie, qu’elles soient professionnelles ou personnelles.
Touchant près de plus de 300 femmes par an en France, le déni de grossesse est un phénomène qui reste encore mal cerné.
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