Quelles sont les causes de l’incontinence pendant et après la grossesse ?

S’il est désormais établi que grossesse et fuites urinaires peuvent être liées, quelles en sont exactement les causes les plus fréquentes ? Que l’on souffre d’incontinence, tout en étant enceinte ou après l’accouchement (post partum), le gynécologue ou la sage-femme sauront proposer de nombreuses solutions préventives et corrective pour limiter les désagréments liés à cette pathologie, plus répandue qu’on ne l’imagine.

Enceinte et post accouchement, quelles solutions pour éviter les fuites urinaires ?

L’incontinence liée à la grossesse, mythe ou réalité ? Malheureusement pour les futures mamans, l’accouchement et les mois qui le précèdent peuvent effectivement déclencher de soudaines fuites urinaires. Si les causes sont multiples, il existe heureusement de nombreuses solutions à prendre en compte dès que l’on est enceinte, pour prévenir et limiter ces désagréments.

Pendant la grossesse, les premiers signes de l’incontinence

Avant et durant l’accouchement, le périnée est très sollicité. Le rôle de cet ensemble de muscles et de ligaments compris entre le vagin et le rectum va effectivement prendre toute sa dimension durant le dernier trimestre de la grossesse. Destinée à soutenir vessie, utérus et contenu abdominal, le rôle du périnée peut se révéler moins efficace durant cette période, en raison d’une combinaison de facteurs : le poids croissant du bébé et du liquide amniotique qui pèsent sur lui, son relâchement naturel préparant l’accouchement ou encore l’augmentation de la fabrication d’urine par les reins, qui nécessite des mictions plus rapprochées. Liées, toutes ces causes expliquent la mise à l’épreuve quotidienne du périnée.

Si les envies d’uriner plus fréquentes sont dès lors tout à fait normales, les fuites urinaires doivent amener la femme enceinte à s’interroger. Ces pertes peuvent survenir lorsque celle-ci fait un effort, tousse ou rit. Ces signes avant-coureurs ne doivent pas l’alarmer, mais indiquent qu’il faudra sans doute recourir à une rééducation périnéale post-partum. Quatre femmes enceintes sur dix se disent touchées par l’incontinence au cours de leur grossesse, les plus touchées étant les non primipares (celles ayant déjà accouché une ou plusieurs fois).

Post-grossesse, qui est concernée par l’incontinence ?

perinee grossesse

Périnée mal traité durant la grossesse

Dans une étude sur la prise en charge de l’incontinence féminine, la HAS (Haute Autorité de Santé) confirme que fuite urinaire et grossesse sont régulièrement liées. Certaines situations lors de l’accouchement vont dès lors accroitre les risques de souffrir plus tard de ces tracas : l’accouchement d’un premier enfant est un déclencheur, d’autant plus si celui pèse plus de 3,9 kg ou affiche un périmètre crânien supérieur à 35,5cm. Le type d’accouchement peut également influer. En effet, les patientes qui ont accouché par césarienne étant par exemple moins touchées que leurs consœurs par voie basse. Enfin, une trop grande prise de poids durant la grossesse, une épisiotomie, une sortie au forceps ou encore une pression abdominale lors de l’accouchement, sont des facteurs favorisant l’apparition de cette pathologie.

Près de 15% des femmes seraient ainsi touchées par l’incontinence durant les premiers post-partum. Parmi elles, près d’un tiers verront spontanément disparaitre les fuites entre le 12èmeet 18ème mois, plus d’un tiers gardera des fuites occasionnelles et environ 30% subiront des fuites a minima hebdomadaires. Ces chiffres, qui peuvent sembler faibles, concernent tout de même plus de 120 000 femmes par an en France. Cela explique notamment que les séances de rééducation périnéales soient désormais proposées à toutes les femmes qui accouchent et sont remboursées à 100% par l’assurance maladie.

Prévenir les causes de l’incontinence et limiter leurs effets

Heureusement, des solutions de prévention et de réparation existent face à ces petits soucis.

En amont, et dès les premiers signes d’une quelconque fuite urinaire, la femme enceinte aura fort à gagner à tonifier et assouplir son périnée. Pour cela, elle devra quotidiennement veiller à certains détails : ne pas porter de charges trop lourdes, ne pas prendre trop de poids et surtout ne pas chercher à se retenir d’uriner. S’il est très important de s’hydrater, les boissons contenant caféine et théine sont à limiter, car elles peuvent entraîner des contractions de la vessie… tandis que l’activité sportive elle, doit être maintenue. Il n’est évidemment pas question de courir un marathon, mais la marche, le vélo et la natation sont tout à fait envisageables : ils permettront de s’aérer et de se détendre, tout en limitant la prise de poids et en favorisant la bonne marche du corps.

Au moment de l’accouchement par voie basse ensuite, il est primordial de pousser correctement pour expulser le bébé.La sensation du périnée, la respiration et les gestes adéquats seront enseignés à la femme enceinte lors des cours de préparation à l’accouchement, mais la méthode peut facilement être résumée : il s’agit tout simplement de ne pas couper sa respiration et de se pencher en rentrant le nombril.

Enfin, de retour à la maison, la Sécurité sociale rembourse les séances de rééducation périnéale à toute femme ayant accouché. Elles sont primordiales, comme l’explique Guillemette, sage-femme libérale : « à un moment où l’on préfèrerait rester chez soi à se reposer et cajoler son nouveau-né, ce qui est tout à fait compréhensible, il faut faire preuve de motivation et ne pas bâcler sa rééducation périnéale. Généralement, les femmes qui la négligent, ou pire, ne s’y essaient même pas la première fois, arrivent chez moi en courant après leur second accouchement… ». Plusieurs formes de rééducation sont alors envisageables : manuelle, par stimulation électrique ou biofeedback. Afin de continuer à soigner votre périnée après l’arrêt des séances, la sage-femme saura conseiller des exercices simples à pratiquer et des postures et mouvements à éviter.

La femme enceinte ou ayant accouché ne doit ainsi pas hésiter à demander conseil à son gynécologue ou à la sage-femme qui la suit : tous deux seront de bon conseil et sauront trouver des solutions pour pallier ces désagréments temporaires. Si l’incontinence ne doit pas être prise à la légère, elle ne doit pas non plus gâcher la vie de la jeune maman, qui a par ailleurs tant de raisons de se réjouir !

Limiter les effets des fuites urinaires, enceinte et après

Un certain nombre de produits sont disponibles contre les désagréments de l’incontinence urinaire, et seront plus efficaces que les protections périodiques souvent utilisées par réflexe. Il s’agit au choix de protections anatomiques, de slips absorbants discret et fin ou autres alèses. Pour cela je vous recommande de jeter un oeil à un spécialiste de l’incontinence.

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